Dans le domaine de la recherche utilisateur, il est courant de produire des résultats de grande qualité sans pour autant exploiter pleinement tous les rapports, livrables et documents générés. Souvent éparpillés et peu entretenus, ils finissent par être oubliés ou mal exploités. C’est précisément à ce problème que l’Atomic Research propose de remédier.
Découvrez dans cet article comment cette méthode révolutionne la manière dont nous gérons et tirons parti de nos recherches utilisateurs.
Nous aborderons:
- Qu’est-ce que l’atomic research,
- Pourquoi adopter l’atomic research en UX,
- Comment les organisations peuvent mettre en place un tel processus pour améliorer leur compréhension des utilisateurs et accélérer l’innovation.
Qu’est-ce que l’atomic research ?
La recherche atomique en UX est un processus qui consiste à décomposer, interconnecter, préserver et partager les informations provenant de diverses méthodes de recherche utilisateur au sein d’une même organisation.
Initiée par Daniel Pidcock, elle peut être définie comme suit : « un nouveau moyen d’organiser les connaissances en UX de manière infiniment puissante ».
Pourquoi adopter la recherche atomique en UX ?
La recherche atomique en UX émerge dans les organisations dont la maturité UX est suffisamment élevée pour devenir un standard. Les résultats et les conclusions des analyses issues de la recherche utilisateur deviennent alors une référence accessible à toutes les équipes.
Cependant, les connaissances utilisateur sont souvent dispersées ou stockées uniquement dans des rapports, des présentations ou des tableaux de bord, autant de documents isolés et souvent négligés.
La recherche atomique en UX vise à rendre ces connaissances cohérentes et pérennes au sein de l’organisation. Ainsi, les designers, chefs de produit, chefs de projet, responsables marketing et autres membres de l’organisation ont un accès facile à l’information et à la compréhension des utilisateurs.
Cette démarche est essentielle pour les organisations centrées sur l’utilisateur, qui souhaitent innover en restant empathiques envers leurs clients tout en évitant de gaspiller des ressources sur des solutions non adoptées. Elle permet également d’accélérer les nouveaux projets de recherche en capitalisant sur les connaissances existantes et facilite l’intégration des nouveaux collaborateurs au sein de l’organisation.
En mettant en place un processus de recherche atomique en UX, l’organisation se dote des outils nécessaires pour une amélioration continue basée sur une recherche constamment nourrie de nouvelles connaissances centralisées, conservées et partagées.
Comment procéder?
La première étape consiste à identifier les sources d’information pour répertorier toutes les données pertinentes à la compréhension des utilisateurs.
Parmi elles, on peut mentionner :
- les interviews sur les besoins des utilisateurs,
- les enquêtes quantitatives,
- les tests utilisateurs,
- les tris de cartes et tree testing,
- les données analytiques,
- les journaux de bord,
- les enregistrements du service client,
- les réponses aux questionnaires de satisfaction,
- l’observation, l’immersion sur le terrain, et
- l’AB testing.
Ces sources d’information permettent de formaliser chaque comportement ou opinion utilisateur en énonçant un fait, qui sera ensuite enregistré dans une base de données. Les travaux d’Indi Young sur le Mental Model Diagram servent de référence pour les étapes à suivre.
La source de l’information est conservée pour garantir la pertinence des faits et faciliter leur reformulation si nécessaire.
Des métadonnées sont associées à ces faits, telles que :
- les thèmes prédéfinis,
- le nombre d’occurrences,
- les liens vers des captures (vidéos, écrans, audio, heatmaps, etc.),
- les personas,
- les émotions,
- les lignes de produits,
- les parcours, et
- le contexte.
Ensuite, une interprétation est associée à un ou plusieurs faits, résultant de la compréhension de l’équipe de recherche.
Ces synthèses se caractérisent par :
- leur authenticité (basées sur des faits),
- leur originalité (attirant l’attention),
- leur capacité à informer et révéler (apportant connaissance et compréhension transversale pour un persona ou un parcours client),
- leur mémorabilité (associées à des visuels ou enregistrements), et
- leur caractère inspirant (incitant à l’action, l’innovation, la création et l’amélioration).
On peut alors parler de « molécules d’atomes », soulignant l’interconnexion entre les atomes et les molécules. Les synthèses sont également identifiables par les métadonnées qui leur sont associées.
Le dernier niveau de la recherche utilisateur atomique concerne les recommandations, c’est-à-dire les actions à entreprendre en réponse aux synthèses (insights).
L’utilisation d’un UX Atomic Research Canvas facilite ce processus.
https://www.figma.com/community/file/1108246172245280194/Atomic-UX-Research-Canvas-(Community)
Atomic Design : Quels outils et quel cadre opérationnel ?
Pour assurer l’efficacité d’un système de recherche utilisateur partagé, il est essentiel de disposer d’informations structurées et exploitables via un outil numérique.
À cet égard, nous recommandons l’utilisation de deux types d’outils :
- Les outils de gestion de bases de données standards et personnalisables, tels qu’Airtable, Jira, Monday, qui peuvent s’adapter au flux de travail propre à la recherche utilisateur ; ou
- Les outils dédiés, comme Glean.ly, Dovetail, Condens, Consider.ly ou Aurelius, qui offrent une personnalisation moindre mais répondent immédiatement aux exigences d’un répertoire d’atomes et d’insights.
Sur le plan organisationnel, l’UX Atomic Research vise à briser les cloisonnements entre les différents départements de l’organisation. Ainsi, elle s’inscrit parfaitement dans les trois piliers du SCRUM :
- la transparence,
- l’inspection, et
- l’adaptation.
Pour finir, le cadre de travail implique également une ouverture à diverses méthodologies pour recueillir les retours des utilisateurs et un accès constant aux utilisateurs finaux.
Conclusion
La recherche atomique en UX constitue une méthode révolutionnaire pour organiser et partager les connaissances en UX, permettant ainsi aux organisations centrées sur l’utilisateur d’innover et de rester empathiques envers leurs clients.
En décomposant, interconnectant et préservant les informations issues de diverses méthodes (entretiens, des enquêtes et des tests utilisateurs, …) de recherche utilisateur, cette approche facilite la collaboration interdépartementale et renforce la transparence. Pour mettre en œuvre la recherche atomique en UX, les organisations doivent identifier les sources d’informations pertinentes, choisir des outils adaptés pour gérer les bases de données et être ouvertes à différentes méthodologies de collecte de retours des utilisateurs. Grâce à cette approche, les organisations pourront améliorer leur compréhension des utilisateurs et accélérer l’innovation tout en capitalisant sur les connaissances existantes et en intégrant facilement les nouveaux collaborateurs.
En fin de compte, le bénéfice le plus important de l’Atomic Research UX est l’amélioration de la compréhension des utilisateurs, qui conduit à une innovation plus rapide et mieux ciblée.